Ludovic de Luna Technoblog d’un ovni chez les humains

Start-ups : la fin de la récré d’après Le Parisien

Les personnes qui entourent un porteur de projet, et souvent le porteur lui-même, bénéficient généralement de l’enseignement d’une grande école. Ceci accroît leur facteur de réussite. Pour autant, nous continuons d’importer auprès des États-Unis des concepts et idées sur leur forme — sans en comprendre le fond. D’où le changement managérial encouragé par le spectre de la crise Covid-19 et qui préfigure de régression.

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C’est ce qui transpire de l’article, et mes observations vont aussi dans ce sens.

Depuis quand un baby-foot ou une table de ping-pong change l’état d’esprit d’une société ? Est-ce l’apanage des start-ups ? Est-ce impensable de se dire qu’un tel équipement puisse aussi exister dans une grande société (spoiler alert : c’est le cas).

Il m’est apparu très tôt qu’une hiérarchie horizontale cachait en fait un manque d’organisation généralisé. Vu l’article, il serait naturel que les Américains, très portés sur leurs bénéfices, évitent comme la peste toute cette pratique réservée aux salariés fainéants. Et pourtant, ce n’est pas le cas. Les success stories de Californie (mais pas que) continuent sur cette lancée. Et une partie d’entre elles profite de l’expérience Covid-19 pour généraliser le télétravail sur le long terme.

Nous avons reproduit le modèle chez nous un peu vite… En oubliant que derrière tout ceci, il y a des valeurs. Et elles grimpent en flèche outre-atlantique. Mais de quoi parlons-nous ? De l’éthique concrète qui se vérifie sur le terrain chaque jour, la reconnaissance, l’humilité, l’encouragement, la confiance, la culture du risque et de l’échec ainsi que la transparence.

Sur ce dernier point, je note que de plus en plus de ces entreprises partagent publiquement des petites pépites technologiques. Certaines publient sur Internet leur livret d’accueil et partagent publiquement leurs doutes et leurs fiascos, jusqu’à parfois même des sessions de brainstorming capturées en visioconférence… On ne peut pas généraliser à toutes les sociétés américaines, c’est évident aussi. Vous aurez également compris que je ne parle pas d’Apple ici.

Mais voilà, nous vivons en France. Beaucoup de nos leaders modernes sont incapables de suivre cette voie, car trop embourbés dans l’empressement — avec parfois cette bizarrerie qui veut nous faire croire que l’on sait déjà tout.

Je souhaite à ces start-ups bien du courage pour passer d’un management « à la cool » qui n’a jamais marché à un management « à la dure » qui a déjà prouvé son inefficacité.

Merci à William Réjault et Yohan Piron pour avoir remonté l’article dans mon flux d’actualité Linkedin, et bien sûr aux équipes du journal Le Parisien pour cette capture du phénomène.